L'affrètement : entre disparition et renouvellement de la profession

disparition et renouvellement de la profession
On parle beaucoup des nouvelles plateformes d’e-broker, de l’ubérisation et des évolutions voir de la disparition du métier d’affréteur. Ce métier a connu ses beaux jours et si, effectivement, on peut parler d’un ralentissement notable de profession, il serait sans doute prématuré de parler de sa disparition.

Pourquoi recourir à un intermédiaire?

L’affréteur est un expert dans son domaine qui facilite les relations entre des acteurs aux multiples besoins dans un secteur atomisé : fort de son expérience, ce professionnel agit comme véritable relais humain entre l’entreprise cliente et le transporteur. A l’écoute, il propose un transport sur-mesure et adapté aux exigences de ses clients et à celles de l’environnement légal et réglementaire. Un bon intermédiaire est encore celui qui va optimiser au mieux le transport des marchandises de son client.
La tendance actuelle est à la suppression des intermédiaires. Toutefois, avec la mondialisation des flux et des acteurs, la montée des exigences en terme de connaissance des marchés et des différences culturelles et linguistiques qu’ils impliquent, il ne faudrait pas déprécier leur rôle important de « médiateur » dans cette chaîne logistique complexe et internationale.

Disparition ou changement de cap?

On peut clairement dire que certaines méthodes de travail de la profession sont rétrogrades et inefficaces, en décalage total avec les changements de notre économie impulsés par les nouvelles technologies. Nous l’observons au quotidien depuis 20 ans ici dans la zone frontalière franco-espagnole. Dans cette course à la modernisation, les évolutions sont dures à suivre pour les acteurs dont les capacités à investir en recherche et développement sont limités. Les petits intermédiaires n’arrivant pas à suivre disparaissent ou se font absorber par les plus grands.
Ce n’est pas pour autant que la profession est vouée à la disparition. L’arrivée sur le secteur des nouveaux intermédiaires du type UberFreight ne sont autres que ce que les bourses de fret sont au minitel : une évolution logique des méthodes de travail devenues inadaptées aux exigences de ce temps.

Conclusion:

A titre de comparaison, il n’y a pas si longtemps encore, on parlait de la disparition de certaines professions manuelles. On doit pourtant constater qu’on observe aujourd’hui un retour à la terre, à certains métiers traditionnels et à l’artisanat suite au malaise professionnel induit par la mondialisation et l’appauvrissement des tâches intellectuelles.
Au contraire, je pense qu’il faudrait voir dans cette période difficile une étape de transition économique qui boostera les opérateurs à opter pour des changements de stratégies, des réorientations, à apporter de la valeur ajoutée par la création de services innovants. Ce qui me rappelle cette citation de Bernard Nadoulek : « une entreprise sans ordre est incapable de survivre, mais une entreprise sans désordre est incapable d’évoluer »

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